royaume
Pour autant que nous puissions le savoir, Jésus n'a jamais eu à l'esprit une stratégie concrète de caractère politique ou religieux pour construire le Royaume de Dieu. Pour lui, l'important est que tous reconnaissent Dieu et « entrent » dans la dynamique de son Royaume. Ce n'est pas une question purement religieuse, mais un engagement aux profondes implications d'ordre politique et social ; l'expression même de « Royaume de Dieu », qu'il a choisie comme symbole central de tout son message et de toute son action, ne laisse pas d'être un terme politique qui ne peut que susciter des attentes chez tous, et aussi une grande méfiance dans l'entourage du gouverneur romain et dans les cercles hérodiens de Tibériade. Le seul Empire reconnu dans le monde méditerranéen, et au-delà, c'était « l'Empire de César ». Que veut suggérer Jésus en annonçant aux gens que le « Royaume de Dieu » arrive3 ?
C'est l'empereur de Rome, avec ses légions, qui établit la paix et impose sa justice au monde entier, en soumettant les peuples à son empire. C'est lui qui leur apporte le bien-être et la sécurité,
1 Bien des chrétiens parlent aujourd’hui de « construire » ou de « bâtir » le Royaume de Dieu. Jésus n’a jamais employé ce langage.
2 Les évangiles traduisent invariablement le terme de « royaume » employé par Jésus par le mot basileia qui, dans les années 30 n’était utilisé que pour parler de « l’empire » de Rome
(Pagola « Jésus approche historique »118-119)
Admire ce langage réaliste des évangiles. (Cela parlait à tous, mais dans un double sens !)
Aujourd’hui cherche une expression qui parlerait autant ?