synode5
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(5) Jésus Dieu ???homme ??
479 Si le premier message apostolique proclamait Jésus Messie, Fils de Dieu et Seigneur, tandis que la formule baptismale présente chez Matthieu l'associait au Père et à l'Esprit, on ne peut pour autant parler de règle de foi christologique avant le terme d'une élaboration qui parcourt le IIe siècle. Cette période est en effet le témoin du passage d'une diversité des croyances à l'élaboration progressive d'une doctrine homogène et cohérente, rejetant les opinions divergentes du côté de l'erreur et de l« hérésie ». Pour le groupe des disciples, la résurrection du Christ dont ils ont été les témoins atteste la réalité de son exaltation, ce qui lui confère un statut quasi divin. Cette croyance se heurte à deux obstacles de taille : la profession d'un Dieu unique et la condition humaine de Jésus, dont témoigne sa mort sur la croix. Toute la réflexion christologique obéit donc à deux nécessités : d'une part, concilier le monothéisme strict hérité de la Bible avec la présence d'un « autre » Dieu ; d'autre part, corroborer sa présence sur terre « dans la chair », contre toute tentation de ne faire de lui qu'un être de pure apparence, « fantomatique1», selon le mot de Tertullien.
Certes, pour ceux de l'extérieur, les chrétiens vénèrent Jésus « comme leur dieu ». ……» Pour autant, les tout premiers textes manifestent la difficulté à définir la nature exacte du Christ et son statut par rapport au Créateur et Père de toutes choses. Le discours que Luc attribue à Pierre devant le peuple assemblé à Jérusalem pourrait témoigner de la toute première perception qu'ont eue les disciples, après les événements exceptionnels dont ils avaient été les témoins : Jésus, homme ressuscité, avait été élevé par Dieu au-dessus de la condition humaine4. Mais Paul et, à sa suite, les auteurs des lettres deutéro-pauliniennes avaient déjà proclamé sa condition divine et sa préexistence à la Création5.