synode 6
Au Ier siècle, le terme grec euaggelion ne désigne aucunement un évangile écrit, mais plutôt la « Bonne Nouvelle » proclamée par Jésus et ses apôtres. Paul en parle ainsi : « J'ai pleinement assuré l'annonce de l'Évangile du Christ2. » Nous restons dans une transmission orale. De même que du côté juif, il y a chez les chrétiens une certaine méfiance à vouloir coucher par écrit l'enseignement reçu, car l'écrit fige, ferme en quelque sorte, et se prive du support de la relation maître-disciple si essentielle pour le judaïsme comme dans l'Église, ainsi qu'en témoigne Paul : «Ainsi donc, frères, tenez bon et gardez fermement les traditions que nous vous avons enseignées, de vive voix ou par lettre3. » Une lettre n'est-elle pas encore une communication orale directe qui, à cause de la distance, passe par un support écrit ?
A la fin du Ier siècle, les chrétiens prennent acte de la disparition des Douze et comprennent qu'il faut désormais recueillir par écrit l'essentiel des enseignements du maître afin de s'assurer d'un socle de transmission pérenne.