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  • Jesus pourquoi fin

    Il est prévisible que l'ouverture sur le monde, nécessaire à la vocation et à l'envoi des laïcs pour lui annoncer l'Évangile, ne se fera pas sans une profonde modification de la constitution hiérarchique de l'Église, c'est-à-dire sans l'acceptation d'un certain degré de démocratie, car l'Église ne pourra pas longtemps se présenter, sous le nom de Peuple de Dieu, comme un peuple uni et mélangé à tous les peuples de la terre, sans se recommander de la même liberté dont jouissent ou que revendiquent ces derniers, sous peine que ne se tarissent les vocations à la mission et que les communautés chrétiennes ne se réduisent aux dimensions et à l'aspect d'une secte religieuse.

    Quel degrés de démocratie dans l’action Catholique, les diocèses ?.......

    À notre époque où renaissent en différents endroits du globe de violents conflits religieux, il est important que le christianisme se signale par ce qui le différencie radicalement de toute autre religion, à savoir de n'être pas fondé sur du sacré, sur l'autorité d'une loi et d'une tradition immémoriales et intangibles, mais sur un Évangile, une Bonne nouvelle, une parole de libération et de paix.

    La paix dans la société et le service de l’Eglise  sont en jeu !

    Et certes toute société a besoin d'une autorité, mais celle-ci doit respecter la liberté de ses membres et accepter pour cela d'être partagée. Aussi Jésus, rappelant à ses apôtres qu'il n'avait pas eu d'autre ambition que de se faire le serviteur de tous, les a-t-il mis en garde contre un esprit de domination qui les porterait à exercer leur pouvoir à la façon des chefs des nations (Mat 20,25-28), - ce qui n'a pourtant pas manqué de se passer.

    Où s’insinue l’esprit de domination ? en toi ? dans l’Eglise ?

    On se souviendra aussi que Paul avait voulu bannir des communautés chrétiennes toute marque de supériorité raciale, sociale ou sexuelle (Gal 3,28), ce qui n'est pas sans intérêt à notre époque où le degré de civilisation d'une société se mesure à l'émancipation des femmes et à leur possibilité d'accéder aux plus hautes fonctions. Et on se rappellera encore, comme nous y invite Vatican II, que les chrétiens doivent à leur sanctification par l'Esprit Saint de constituer ensemble "une sainte communauté sacerdotale" (1 Pierre 2,5), d'où est banni l'exclusivisme des anciennes médiations du sacré, puisque le Nouveau Testament ne fait aucune référence aux prérogatives d'un sacerdoce rituellement consacré. (J.Moingt)