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  • pardon

    Dimanche 31 Janvier 2016
    Samuel RODRIGUèS, Pasteur de l'Union des Eglises évangéliques du Réveil, Communauté chrétienne du Plein Evangile, aumônier de prison.
    La folie du pardon Mt6, 9-13

    Chers auditeurs, bonjour.
    J'aimerais introduire le temps de méditation d'aujourd'hui, par la lecture d'un texte très connu des évangiles, probablement le plus connu du monde chrétien et certainement le plus récité. Vous l'avez déjà trouvé j'en suis persuadé. Il s'agit bien évidemment de la prière dite du « Notre Père », enseignée par Jésus à ses disciples, prière l'on peut lire dans l'évangile selon Saint Mathieu au chapitre 6. J'utiliserai une version contemporaine, celle de la Bible Parole de Vie et je lirai du v. 9 au v. 13 :
    9 Vous devez donc prier de cette façon : Notre Père, qui es dans les cieux, ton nom est
    saint. Fais que tout le monde le connaisse !
    10 Fais venir ton Royaume. Fais que ta volonté se réalise sur la terre comme dans le ciel.
    11 Donne-nous aujourd'hui le pain qu'il nous faut.
    12 Pardonne-nous le mal que nous avons commis, comme nous pardonnons à ceux qui
    nous ont fait du mal.
    13 Et ne permets pas que nous soyons tentés. Mais libère-nous de l'esprit du mal."1
    Je vous invite à nous arrêter sur le verset 12, qui servira de base à notre réflexion, celui où il est écrit : « Pardonne-nous le mal que nous avons commis, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont fait du mal.». Le mot est lâché : pardonner... et s'il y a un sujet qui assurément ébranle les consciences et suscite la polémique, c'est sans aucun doute celui du pardon.
    Rien qu'à entendre ce mot, beaucoup pourraient réagir déjà de manière quasi épidermique, tellement leur conception de la justice, leur semble incompatible, voire immoral, avec une telle démarche dans bien des situations.
    D'autres, par contre, seraient prêts à témoigner qu'après avoir vécu des situations identiques, le pardon leur a donné une nouvelle vision de la vie et leur a permis d'obtenir une certaine guérison voire une restauration improbable et ce, que ce soit en le donnant ou bien en le recevant. C'est dans tous les cas, un sujet extrêmement complexe, comme le montrent l'immensité des ouvrages qui en parlent.
    Je relisais dernièrement « Les Fleurs de soleil »2, un ouvrage paru aux Editions Albin Michel, où Simon Wiesenthal livre un récit troublant à ses lecteurs, alors qu'il était emprisonné pendant la seconde guerre, dans un camp de travaux forcés, pour le seul fait qu'il fût juif.

    Il y raconte qu'un groupe dont il faisait partie, avait été affecté pour exécuter une corvée, dans un hôpital de fortune dans une ville non loin du camp dans lequel il était emprisonné. C'est là qu'une infirmière, après s'être assurée qu'il était bien juif, lui demanda de l'accompagner. Elle le conduisit alors à une salle où gisait un jeune soldat allemand SS de 21 ans qui s'appelait Karl Seidl. Karl avait insisté auprès de l'infirmière pour lui trouver un juif, n'importe quel juif ; mais il fallait qu'il parle à un juif. C'était son dernier désir avant de mourir. En effet, le soldat Karl avait été mortellement blessé. Il savait qu'il avait peu de temps à vivre et il voulait faire une confession sur son lit de mort, mais il voulait la faire, exclusivement à un juif. Alors, ignorant de qui il s'agit et pourquoi il est là, Simon Wiesenthal se trouve face à un homme dont la tête est entièrement entourée de bandages, où seuls sa bouche, son nez et ses oreilles se trouvent dégagés. Et voici que l'homme, d'une voix effacée, à peine perceptible, lui demande de s'approcher et d'entendre ce qu'il a lui dire.
    Simon s'assoit alors à côté de cet inconnu et reste là, longtemps, en silence, écoutant le soldat Karl lui raconter l'histoire de sa vie. Enfant, il avait été élevé dans un foyer chrétien, raconte-il, il allait à l'église avec ses parents qui, par ailleurs, n'avaient jamais été partisans du nazisme et qui n'avaient jamais soutenu la montée d'Hitler au pouvoir. Mais, lors de ses 15 ans et contre le désir de ses parents, Karl avait adhéré à la jeunesse hitlérienne et, à 18 ans, il avait intégré les infamantes forces SS,
    Maintenant, conscient qu'il s'apprêtait à quitter ce monde, il voulait confesser les atrocités dont il avait été témoin et auxquelles il avait participé en tant que soldat.
    La plus horrible, celle qui hantait son esprit et dont il n'arrivait pas à se libérer, était certainement celle à laquelle il avait participé, faisant partie d'un peloton de soldats SS dans la ville de Dniepropetrovsk. C'est là, que près de 300 hommes, femmes et enfants juifs, dans une action de représailles, venaient d'être emmenés de force, entassés et enfermés dans une maison de 2 étages, à laquelle on a mis le feu. Karl raconte la vision de ces flammes qui montaient du brasier et les cris d'horreur qui en sortaient.
    Les soldats avaient reçu l'ordre de prendre position en face de la maison, prêts à tirer sur tous ceux qui voudraient s'en échapper et en effet, des hommes des femmes et des enfants avec leurs vêtements en feu, sautaient et étaient immédiatement abattus, assassinés. Karl était particulièrement tourmenté par le visage de ce petit enfant aux cheveux noirs, aux yeux noirs, qui avait sauté avec un homme, suivi d'une femme, probablement sa mère, et sur lesquels ils avaient tiré. « Je ne suis pas né assassin, disait-il, /7s ont fait de moi un assassin ». Pendant plusieurs heures, même si à plusieurs reprises, à l'écoute de ces monstruosités, il a eu envie de partir, Simon est néanmoins resté assis à côté de Karl, lui donnant à boire, éloignant les mouches attirées par l'odeur du pus et à la demande de Karl, lui a même tenu la main. Durant ce moment éprouvant, Simon dit ne pas avoir douté de la sincérité de Karl, ni du fait qu'il regrettait sincèrement ses crimes. Finalement, Karl s'adresse à lui en lui disant : « Je suis ici avec ma faute, dans les dernières heures de ma vie et tu es ici avec moi. Je ne sais pas qui tu es, mais tu es juif et cela me suffit... Je sais combien tout ce que je t'ai raconté est terrible, mais pendant ces dernières heures en attendant ma mort, j'ai tellement voulu parler de cela à un juif et lui demander qu'il me pardonne…Je sais que ce que je te demande c'est trop pour toi, mais sans ta réponse, je ne peux pas mourir en paix.»
    A ce moment-là, Simon s'est levé et a quitté la salle en silence. Pendant toutes ces heures ou Simon est resté à côté de Karl, il n'a jamais prononcé une seule parole. (*)
    Cette nuit-là, Karl Seidl est mort.
    Contre toute attente, Simon a survécu à l'Holocauste et n'a pas pu oublier Karl. Après la fin de la guerre, il est allé rendre visite à sa mère. La rencontre est émouvante, tout était réel et la mère de Karl lui a garanti que son fils était un bon garçon et qu'il n'aurait jamais pu faire quelque chose de mal. Par délicatesse, il est resté silencieux et n'a pas raconté à la mère toutes les atrocités commises par son garçon.
    Finalement, il s'est décidé à écrire son histoire et voici ce qu'il écrit en quatrième de couverture :
    « En juin 1942, à Lemberg, dans d'étranges circonstances, un jeune SS a l'agonie m'a confessé ses crimes pour, m'a-t-il dit, mourir en paix après avoir obtenu d'un juif le pardon. J'ai cru devoir lui refuser cette grâce. J'ai, ensuite, longtemps discuté de l'incident avec mes camarades de déportation et, après la libération, je suis allé voir la mère du jeune nazi mais n'ai pas eu le courage de lui dire la vérité sur son fils. Obsédé par cette histoire, j'ai décidé de la raconter et à la fin de mon manuscrit, je pose la question qui, aujourd'hui encore, en raison de sa portée politique, philosophique ou religieuse, mérite réponse : ai-je eu raison ou ai-je eu tort ? »
    Dans la deuxième partie de l'ouvrage, différentes personnalités, croyants, agnostiques ou athées, venant d'horizons très différents, ont accepté de se confronter à cette question troublante et livrent leurs réflexions, toutes plus intéressantes les unes que les autres.
    On fait alors le constat, que ce soit en considérant le pardon impossible, soit en l'acceptant simplement ou sous certaines formes, tout en restant vagues, soit en évitant de répondre frontalement à la question, que chacun y apporte une vision très personnelle, montrant que le traitement du pardon ou du non-pardon est aussi varié qu'il y a d'individus sur notre planète.
    En tout cas, toutes les réponses, apportées par les uns et les autres, remplies de bon sens, intelligentes, profondes, émouvantes et quelques fois même, surprenantes dans leur réflexion, ne nous épargneront en rien, la nécessité de nous confronter, chacun de nous, personnellement, aux questions dérangeantes suscitées par ce sujet.
    Peut-on toujours tout pardonner ? Faut-il tout pardonner ? Arrive-t-on à toujours pardonner ? Se saisir de ces questions relève du défi, mais nous savons une chose, c'est qu'un jour ou l'autre, sans l'avoir cherché, chacun de nous risque d'y être confronté.
    Nous sommes en train de méditer sur l'importance de l'enseignement de Jésus-Christ, à accorder le pardon à celui qui a fait le mal, ce qui paraît aller à l'opposé ce qui semblerait juste à nos yeux humains, à savoir : que celui qui fait ce qui est mal, doit payer pour le mal qu'il a commis et qu'il soit puni pour ses méfaits. Quoi de plus normal, quoi de plus sensé, quoi de plus juste ? Toute autre réponse paraît sortir de la logique et pourrait être considérée impossible, voire scandaleuse.
    En effet, c'est ainsi que nos tribunaux jugent : à évaluer la véracité et la gravité du délit et à punir les délinquants, en accord avec les lois. Ainsi, cette logique devrait pouvoir contenter et mettre un point final à la crise provoquée par le méfait, or nous savons qu'il n'en est rien et constatons que malheureusement, cette justice punitive ne suffit pas à elle seule, à réparer ni à restaurer les vies impactées par les dommages.
    Il en reste des hommes et des femmes qui demeurent cloîtrés dans leur souffrance, dans l'incapacité à surmonter ce qu'ils viennent de subir ou de commettre, vidés de leur énergie ou remplis de haine, sans l'espérance d'un avenir ou ne pensant qu'à la vengeance. J'ai en mémoire, la déclaration d'une personne détenue que je visitais en détention et qui me disait avec un regard glaçant, qu'il passait chaque jour, depuis les quelques années qu'il était en prison, à échafauder un plan, dont il se servirait pour se venger radicalement de ceux qu'il croyait être les auteurs de l'injustice, dont il disait faire l'objet. Je n'étais pas intéressé à juger s'il avait tort ou raison, s'il était la victime ou l'offenseur, si la vérité avait été dissimulée ou s'il y avait des circonstances atténuantes, tout ce que je voyais, c'était un homme malheureux dont le cœur était rempli de haine et d'amertume et dont la seule raison d'exister résidait à vouloir se venger le moment venu.
    Quel avenir peut-il y avoir pour un homme ou pour une société qui ne chercherait qu'à se venger ?
    Nelson Mandela a pensé pouvoir éviter à son pays d'entrer dans ce drame, en accordant le pardon, à ceux qui avouaient publiquement les crimes qu'ils avaient commis pendant l’apartheid, ce qui a favorisé les aveux et a permis aux victimes de savoir, ce qui rend par ailleurs le pardon moins difficile.
    Lors d'une interview réalisée à Genève, en 1998, par l'archevêque anglican Desmond Tutu, parlant de la Commission Vérité et Réconciliation dont le président Mandela l'avait chargé, il disait : « Pour l'avoir expérimenté, j'ai appris que nous, les humains, nous possédons une capacité terrifiante à faire le mal. Au long des audiences de la Commission Vérité et Réconciliation, en entendant les atrocités commises par l'homme, la seule façon de continuer était de se dire : par la grâce de Dieu, je vais de l'avant. Dans ce cadre, j'ai aussi découvert l'étonnante capacité des êtres humains à faire le bien. Je pense à ces personnes ayant subi des actes horribles : je m'attendais à les voir rongées par l'amertume, la colère ou la haine. Elles ont fait preuve d'une grandeur d'âme admirable, d'une remarquable volonté de pardon. Pour moi une conclusion s'est imposée : il n'y a aucun avenir sans pardon. »3
    Nous sommes en train de parler sur la nécessité de trouver un espace pour le pardon, aussi bien sur le plan personnel que dans le cadre sociétal. Malheureusement, un certain nombre de conceptions erronées sur le pardon ne facilitent pas une telle démarche et font même du tort au pardon véritable. On entend, par exemple, que pardonner c'est oublier. Il n'y a rien.de plus faux évidemment. Comment peut-on ordonner à notre cerveau, d'oublier des situations qui ont marqué notre existence ?
    Non, le pardon n'est pas une action biologique, mais une démarche hautement spirituelle, il regarde la réalité en face et il ne nous oblige pas à oublier, mais il nous permet de mettre un point d'arrêt à la méchanceté et au cycle de la vengeance.
    Non, pardonner ce n'est pas fermer les yeux sur ce qui est mal, ce n'est pas ignorer la douleur, ni minimiser la souffrance ou l'éventuel besoin de réparation. Pardonner ne veut pas dire, non plus, de se retrouver comme avant avec l'offenseur, pardonner ce n'est pas encore la réconciliation, même si cela en est le chemin. Pardonner, ce n'est pas refouler une colère justifiée et cela peut demander du temps.
    Mais, rien qu'en se plaçant dans la perspective du pardon, l'homme montre ce qu'il a de plus beau et de plus noble en lui, peut-être même quelque chose de plus grand que lui. Il y a comme une note de divin dans le pardon. C'est peut-être cela qui peut effrayer.
    Dans l'épisode de la guérison d'un paralytique, cité dans l'évangile de Luc au chapitre 5, on critique Jésus d'avoir dit à cet homme, avant de l'avoir libéré de sa paralysie : «Tes péchés te sont pardonnes », car l'on disait : il n'y a que Dieu qui peut pardonner.
    Mais Jésus montre par là, la dynamique de libération et de guérison occasionnée par le pardon, un chemin vers la vie et la démonstration indiscutable de la plus grande expression de l'amour. Le pardon est central dans la vie du Christ, lorsqu'il enseigne comment prier : Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés... (Mt 6, 12) ; quand, à la croix, il clame : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font. » (Le 23, 34J / quand, après la résurrection, il dit aux apôtres : « Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnes. (Jn 20, 23)
    Les épitres reflètent ce même discours : « Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonnes en Christ» écrivait l'apôtre Paul aux Ephésiens (Eph 4,32) et l'Eglise chrétienne n'a cessé de le garder au centre de sa profession de foi, lorsqu'elle rappelle le symbole des apôtres et confesse : Je crois au pardon des péchés,
    On pourrait penser alors que pardonner serait une démarche facile pour tous les chrétiens. Rien n'est moins sûr. L'histoire de Corrie Ten Boom, racontée dans le livre Dieu en enfer, en est la démonstration.
    Corrie était issue d'une famille de protestants réformés. Née à Amsterdam, elle grandit à Haarlem. Son père est horloger et Corrie et sa sœur Betsie, célibataires, exercent cette même profession et habitent dans la maison de leur père. C'est dans cette maison que, pendant la Seconde Guerre mondiale, elles avaient installé une chambre secrète où elles cachaient des Juifs et d'autres clandestins, jusqu'à ce que la famille soit dénoncée à la Gestapo. La famille est emprisonnée et le père meurt après un mois en prison. Les deux sœurs sont envoyées dans un camp de concentration néerlandais avant d'être déportées au camp de concentration allemand de Ravensbruck ou Betsie sa sœur finit par mourir. Corrie, elle, est libérée par erreur. Après la guerre, chrétienne affermie, elle se donne totalement à des activités d'évangélisation ne cessant de prêcher le pardon évangélique du Christ, notamment en Allemagne et plus tard dans plus de 60 pays.
    Un jour, à la fin d'une réunion d'évangélisation, dans une église à Munich, elle aperçut le SS qui montait la garde à la porte de la salle des douches des détenus, à Ravensbrùck. C'était la première fois qu'elle croisait l'un de ses anciens geôliers. Alors, tout son passé lui revint dans sa tête : la pièce remplie d'hommes qui se moquaient d'elles , elle voyait les vêtements empilés, le visage de sa sœur Betsy, pâle de douleur...
    Et voilà que l'homme vient vers elle, pendant que l'église se vide. Il la salue d'un grand sourire et lui dit : « Je vous suis tellement reconnaissant pour votre message. Je comprends maintenant que, comme vous l'avez dit, le Seigneur m'a lavé de mes péchés ! »
    II lui tend la main et elle qui avait si souvent prêché l'importance de pardonner aux gens, elle était incapable de serrer cette main. Des pensées violentes de haine et de vengeance bouillonnaient en elle. Néanmoins, elle se disait que Jésus-Christ s'était donné également pour cet homme. Alors, en elle monta une prière : « Mon Seigneur, pardonne-moi et aide^moi à lui pardonner. » Elle essaya de sourire et fit un effort pour tendre la main... impossible, elle ne ressentait rien. Pas la moindre étincelle de chaleur ou de charité. Alors, une fois de plus, elle murmura silencieusement une prière : «Seigneur, je n'arrive pas à lui pardonner. Accorde-moi ton pardon ! » Enfin, elle put serrer la main qui était tendue vers elle et c'est alors qu'il se produisit une chose incroyable. Elle sentit de son épaule à sa main, tout le long de son bras, comme un courant d'énergie, lui permettant d'enlacer l'ennemi du passé, tandis que dans son cœur surgissait un amour presque étourdissant pour cet étranger !
    Elle savait que la solution était de pardonner, sauf qu'elle ne savait pas comment y arriver. C'est pourquoi elle a fait appel à Dieu et elle a été libérée de la haine et de cette amertume, qui étaient encore enfouies en elle et la rendaient captive de ce passé.
    En définitive, « Pardonner, c'est libérer un prisonnier et découvrir que vous étiez ce prisonnier »5 Je conclurai en rappelant que « pardonner » vient du latin per, qui indique une plénitude, une perfection et dare, qui signifie : donner. On pourrait alors dire, que le pardon est le don parfait. Or, l'apogée de l'amour se révèle dans le don parfait. C'est donc dans la folie du pardon que le monde trouvera la beauté de l'amour et, je crois, qu'il n'y a que cette beauté qui puisse sauver le monde.
    Je vous invite à la prière, une prière qui pourrait être la vôtre :
    « Notre Père, il est écrit que tu as choisi ce que le monde considère comme une folie pour confondre les gens « intelligents »6. Le pardon doit faire partie de ces folies par lesquelles tu désires nous confondre. Accorde-nous alors ta grâce, pour que nous puissions expérimenter par la foi, par la confiance en Toi, de vivre ce que nous considérions comme impossible ; cette folie du pardon qui appelle à la vie et non à la mort, à reconstruire et non à anéantir. Montre-nous le chemin et accorde-nous ta paix. Amen. »
    MEDITATIONS RADIODIFFUSEES - France Culture Dimanche 8h30

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