4---l’héritage paulinien
Après la disparition de l'Apôtre (mort entre 60 et 64), son héritage s'est décliné en plusieurs courants, dont les écrits du Nouveau Testament portent les traces. D'un côté, l'évangile de Marc (peut-être écrit à Rome, et antérieur aux trois autres) livre un récit de la biographie de Jésus dominé par la théologie paulinienne de la croix :Les pratiques rituelles juives appartiennent au passé.
D'un autre côté, les Actes des Apôtres font mémoire des origines du christianisme
Le livre des Actes témoigne cependant d'une fracture irrémédiable entre l'Église et la Synagogue - une fracture in désirée par les missionnaires et contraire aux efforts de Paul
Les lettres aux Éphésiens et aux Colossiens, des écrits tardifs, laissent percevoir un détachement plus marqué encore face à la tradition juive. Deux intérêts majeurs se font jour. Premièrement, le développement de l'Église vue comme le corps du Christ, où s'opère le « mystère » qu'est la réconciliation des Juifs et des païens34. L'Église est considérée comme une entité universelle, à laquelle le Christ ressuscité confère une dimension cosmique.
Pour une chrétienté sans temple, la maison est devenue le lieu de la pratique quotidienne de la foi. Quant aux célébrations cultuelles, elles se déroulent dans les Eglises de maison.
Une autre caractéristique de l'héritage paulinien est l'effondrement de l'attente eschatologique, c'est-à-dire l'attente de la fin des temps.
Certes, la venue future du règne de Dieu figure toujours à l'horizon du temps, mais le christianisme ne vit plus dans un entre-deux, entre la première venue de Jésus et sa seconde venue (parousie) ; il s'est installé dans l'histoire, et le temps s'allonge