synode 3
3 Qui préside ???
173 Dans la Didachè, les actions de grâce sont toutes formulées à la première personne du pluriel : « Nous te rendons grâces41... ». Il en va de même dans la Tradition apostolique*2, dans les Actes de Jean, dans le Canon romain et dans toutes les prières eucharistiques. Le « repas du Seigneur » est une action de l'assemblée entière, qui requiert cependant l'intervention de ministres et une présidence. Celle-ci est assurée par l'apôtre Paul lors de sa visite à Troas. Mais qui préside ailleurs, comme à Corinthe et dans les autres maisons43 ? Paul fait mention de maîtres de maison ; à Philippes, il s'agit d'une femme, Lydie44. Assurent-ils la présidence des assemblées ? Font-ils partie de ces « anciens » ou « presbytres » auxquels est attribuée la présidence selon la première lettre à Timothée, due à un disciple de Paul45 ?
175 le désaccord entre Paul et les Corinthiens ne porte pas sur le sens du « repas du Seigneur », mais sur ses implications concrètes dans les rapports humains. L’unité en Christ, la communion au pain et à la coupe eucharisties » sont contredites par le déroulement du reste du repas : tensions entre ceux qui se revendiquent d'un tel ou d'un tel (Paul, Apollos, Céphas8...), clivages d'origine sociale, amplifiés par les comportements de table9.
469 nulle part, dans le Nouveau Testament, n'est nommé de ministre qui présiderait au repas du Seigneur**** ou qui serait chargé de baptiser les nouveaux croyants. Le seul qui puisse présider le repas est le Christ ressuscité, présent au milieu de ceux qui se réunissent en son nom : on peut, toutefois, imaginer que le maître ou la maîtresse de maison qui accueillait l'assemblée a joué un rôle de présidence au cours du repas, avec le souci de rappeler le récit du dernier repas de Jésus. Ensuite, lorsque, parmi les dons de l'Esprit ou « charismes » qu'il évite de hiérarchiser, Paul finit par en distinguer quelques-uns, il les désigne comme « apôtres, prophètes et enseignants », selon un ordre plus chronologique que hiérarchique12, des titres qui disparaîtront plus ou moins rapidement selon les églises.
Par ailleurs le Nouveau Testament ne connait pas de prêtres ou de grands prêtres que ceux du culte juif.
470 Dans la période apostolique, les femmes avaient été parties prenantes de la mission comme disciples, prédicateurs, prophètes et même apôtres : qu'on pense aux rôles de Priscille, de Lydie, de Chloé, de Phoebé et de bien d'autres dans les Eglises pauliniennes1. Le IIe siècle fut celui de leur mise à l'écart : leurs fonctions prophétiques et liturgique -ne subsistaient plus qu'à l'état résiduel à l’époque d'Irénée,….: Tertullien refuse aux femmes le droit d'« eucharistier », c'est-à-dire de présider au « repas du Seigneur », de prêcher et de baptiser…... Origène, quant à lui, justifie ces mêmes exclusions par les conventions sociales