En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à observer.
Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient :« Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Et l’un des malfaiteurs disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »
Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Admire la sérénité de Jésus et du bandit au moment de la mort
Derrière l'accumulation des richesses, c'est donc la peur de manquer qui se trouve tapie, et derrière elle la peur de la mort. Car l'argent s'offre comme une garantie contre la mort. Ou plutôt: investi en idole consolatrice, devenu réceptacle privilégié de la peur de mourir, l'argent a quitté son statut d'objet pour devenir Mamon. Mamon qui protège de la mort. Déifier l'argent, c'est en faire un rempart contre la mort, une promesse d'éternité….Les Hébreux l'avaient perçu et inscrit jusque dans le nom même. Encore un peu d'étymologie. En hébreu, l'argent se dit késeph. Le mot provient d'une racine ksph, qui veut dire : désirer ardemment, languir après quelque chose (voir Genèse 31,30 ; Psaume 17,12). Très tôt donc, un lien a été reconnu entre l'argent et le monde de désir qui habite l'humain.
Quelle secrète connivence l'argent entretient-il avec ce monde de désir? N'importe quelle série télévisée le fait savoir: l'argent permet d'acquérir pouvoir et influence, objets et personnes, gloire et paillettes. Mais ce que dévoile la parabole, (Luc 12,16-20) c'est qu'au fond de cette quête se tapit la peur de manquer, version masquée de la peur de mourir. (Marguerat :Dieu et l’argent P.32)
Cherche tout ce qui, actuellement, cache la peur de la mort.
Et Toi ? As-tu envie d’aider à passer la mort pour vivre ?
Luc 23,26-56 est porté par un continuel processus de reconnaissance de l'innocence de Jésus. Innocence paradoxalement reconnue, puisqu'elle l'est alors même qu'il meurt comme un criminel entre deux autres criminels. Mais il lui faut aller jusque-là, puisqu’en mourant ainsi il confirme être un prophète rejeté et mis à mort comme les prophètes, ses devanciers, et accomplir ainsi les Écritures (Le 22,37 citant Is 53.12).